2. Sur les évolutions des PM10
Contrairement au dioxyde d'azote qui montrait une très nette dépendance vis-à-vis du trafic routier, les évolutions des teneurs de poussières en suspension ne sont pas aussi "parlantes".
En 2001, le site de St-Julien-Montdenis a enregistré une moyenne annuelle de 32µg/m3 ce qui constitue un non-respect de l'objectif de qualité. Depuis, en Maurienne comme à Chamonix, les valeurs annuelles sont toujours restées conformes à la réglementation, stables aux alentours de 25µg/m3 à St-Julien, et variant entre 24 et 28µg/m3 aux Bossons.
Mais chaque année, sur ces deux points de mesures influencés par le trafic routier, des pointes journalières d’accumulation des poussières en suspension sont constatées et dépassent le seuil autorisé de la valeur limite. En 2001, à St-Julien, le nombre de ces journées s’est élevé à 47, soit un net dépassement des 35 jours annuels autorisés par la réglementation. Depuis cette date, dans les 2 vallées, ces pointes journalières ont été régulières, mais avec une fréquence compatible avec la tolérance accordée.
Comme pour les moyennes annuelles, la variation d’une année à l’autre ne semble pas reliée à l’amplitude du trafic routier : ainsi, la nette hausse en 2003 aux Bossons des journées au-dessus de 50µg/m3, n’a pas été confirmée ni en 2004 ni en 2005, alors que dans le même temps leur nombre se réorientait à la hausse à St-Julien.
Cela traduit vraisemblablement l’influence d’un autre source de pollution de poussières en suspension : on pense à l’industrie, fortement présente en Maurienne, et au chauffage domestique à Chamonix, notamment celui au bois.
Mais est-ce à dire que le trafic routier n’a aucune influence sur les concentrations de poussières en suspension dans les vallées ? Les graphes suivants montrent justement qu’il n’en est rien :
Si l'on examine le profil hebdomadaire moyen au cours des trois conditions de circulation dans la vallée de Chamonix, on ne peut que noter une fois encore l'interdépendance entre niveaux de pollution particulaire et rythmicité du trafic routier sur la RN205 (cf graphes trafic).
On remarque tout d'abord, que les niveaux de PM10 aux Bossons, d'abord inférieurs à ceux de Chamonix, sont devenus légèrement ("pendant") puis nettement supérieurs ("après l'alternat") à ceux de Chamonix. En plus de l'augmentation des PM10 aux Bossons, ce changement bénéficie aussi de la diminution des teneurs à Chamonix depuis le début des investigations.
Sur les deux sites, depuis que la circulation des PL est libre sous le tunnel du Mont-Blanc, on retrouve un cycle hebdomadaire caractéristique du trafic commercial : une pointe le mercredi, et des valeurs en baisse très franche le dimanche.
Mais dans toutes les configurations, les variations de concentrations sont somme toute assez faibles, et finalement assez peu reliées à l'amplitude des changements constatés sur le volume de trafic.
A St-Julien-Montdenis, les variations journalières de PM10 révèlent peu de variation au fil des années, hormis en 2001 où les niveaux avaient été particulièrement élevés.