Des différences importantes au sein d'une même vallée
Il est nécessaire de bien saisir que les concentrations de telle ou telle espèce chimique au sein d’une vallée peuvent être extrêmement différentes et que dans ces conditions, parler de "pollution d’une vallée" n’a pas beaucoup de sens. Il est nécessaire de préciser à la fois le lieu et l’espèce chimique considérés.
La carte ci-contre montre les différents sites instrumentés dans le cadre des deux dernières campagnes de mesures intensives, en janvier et juillet 2003 à Chamonix. On voit différents types de sites, certains très urbains (Chamonix centre), d'autres plus ruraux (Les Houches, Argentière,…), ou d'autres encore en altitude (Les Montets, le Plan de l’Aiguille).
La figure ci-dessous présente pour la semaine de mesure de Janvier 2003, l’évolution des concentrations (en microgramme par m3) du carbone organique particulaire mesurées par périodes de 6 heures. On notera la très grande diversité des concentrations, avec des valeurs très élevées à Chamonix centre, jusqu’à des valeurs très basses (correspondant à celles de l’atmosphère libre) observées au Plan de l’Aiguille.
Cette très grande diversité résulte à la fois des émissions plus ou moins importantes dans des zones proches des sites de mesure, ainsi que du jeu des processus de dispersion liés à la météorologie. Ainsi, les différences entre sites seront plus ou moins marquées selon les espèces chimiques considérées, leurs sources plus ou moins locales, leur temps de vie dans l’atmosphère, …
Dans ces conditions, la réponse à une question apparemment simple comme «l'air d'une vallée est-il "pollué" ou au contraire "pur" ?» ne peut pas être univoque et nécessite de la nuance et de la précision.